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Transformation des entreprises grâce à une stratégie climatique

18 avril 2024

En tant qu’investisseurs responsables, nous recherchons un large éventail de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) pour évaluer les entreprises en fonction de leur stratégie, de leur gestion des risques et de leur rendement par rapport à leurs pairs. Nous utilisons ces renseignements non seulement pour mieux orienter nos propres décisions de placement, mais aussi pour fournir à nos entreprises émettrices des perspectives sur les marchés et des conseils personnalisés pour leur stratégie climatique. Il arrive souvent que nous interagissions avec les mêmes entreprises plusieurs fois par année pour discuter du climat, de la transition, de l’eau et de la biodiversité, pour partager les recherches effectuées par notre équipe ou pour participant à des initiatives du secteur financier comme Engagement climatique Canada (ECC), Climate Action 100+ (CA100+), Nature Action 100 (NA100) et Valuing Water Finance Initiative (VWFI). En 2023, nous avons participé à la mobilisation de 1 698 entreprises sur les questions ESG dans un large éventail d’entreprises, y compris des chefs de file de longue date en matière de durabilité et d’autres qui commencent tout juste à adopter les meilleures pratiques.

Bien que les risques et les occasions liés au climat diffèrent grandement d’une entreprise à l’autre, nous avons constaté que les entreprises les mieux gérées ont des comportements communs lorsqu’il s’agit d’élaborer leur stratégie climatique. Cet article résume les comportements clés et soutient la communication de l’information que les investisseurs recherchent dans la stratégie climatique des entreprises.

1. Elles se mettent au travail

Un parcours de 1 000 kilomètres commence par un premier pas. Bien que certaines entreprises attendent toujours que la communication de l’information sur les changements climatiques devienne obligatoire1, l’adoption volontaire de cadres comme le Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC)2 est une démonstration claire des pratiques de gestion de premier plan.

Les premiers à avoir adopté le GIFCC bénéficieront d’un solide avantage une fois que la communication de l’information sur les changements climatiques sera obligatoire en Amérique du Nord et à l’étranger. Le GIFCC a joué un rôle essentiel dans l’élaboration de la directive sur la publication d’informations non financières de l’Union européenne (UE) en 2019, ainsi que de la règle de divulgation relative aux changements climatiques de la Securities Exchange Commission et du Règlement 51-107 des Autorités canadiennes en valeurs mobilières. De plus, selon le rapport final du GIFCC, près de 60 % du PIB mondial a proposé ou finalisé des exigences de divulgation conformes à celles du GIFCC3. Bien que les règles de communication de l’information soient toujours en cours de finalisation en Amérique du Nord, environ 1 300 entreprises canadiennes et 3 200 entreprises américaines qui exercent leurs activités en Europe sont déjà assujetties aux exigences de communication de l’information de la Directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises de l’UE pour 2025. La norme IFRS S2, Informations à fournir en lien avec les changements climatiques, s’appuie maintenant sur l’héritage du GIFCC.

Nos interactions avec des entreprises qui ont volontairement adopté la communication de l’information sur les changements climatiques nous ont permis de constater qu’elles sont également mieux outillées pour soutenir les ambitions climatiques de leurs partenaires. Comme les émissions de la chaîne d’approvisionnement éclipsent souvent celles des entreprises elles-mêmes7, ces dernières cherchent de plus en plus à obtenir des résultats au-delà de leurs installations physiques au moyen d’ententes avec les fournisseurs, de renouvellements de baux et d’autres mesures incitatives. Les marchés privés et les petites et moyennes entreprises doivent prendre note de ce qui suit : Même lorsqu’une entreprise est exemptée de la divulgation obligatoire, le fait d’avoir un engagement en matière de changements climatiques et de divulguer volontairement ses émissions devient rapidement une exigence de ses partenaires d’affaires.

2. Elles rendent la stratégie climatique pertinente

À la base, une stratégie climatique n’est rien de plus qu’une stratégie. Pour être efficace, elle ne peut pas être considérée comme indépendante des activités de l’entreprise – elle doit faire partie de la vision, de la stratégie et de la raison d’être globales de cette dernière. À la base, une stratégie climatique solide doit donc mettre l’accent sur les sujets les plus pertinents pour l’organisation.

Nous recommandons aux entreprises de tirer parti des normes du SASB d’IFRS comme point de départ pour déterminer les thèmes généraux, concentrer les ressources sur les enjeux les plus pertinents pour leurs activités et communiquer ces risques aux investisseurs au moyen d’une grille d’importance relative. Pour de nombreuses entreprises, les émissions de gaz à effet de serre peuvent constituer la principale source de risque, tandis que d’autres peuvent avoir une dépendance importante à l’égard de la biodiversité, de l’eau douce ou d’autres préoccupations liées au climat. Certaines entreprises peuvent avoir plusieurs expositions importantes au risque, et chacune d’elles doit faire l’objet d’une stratégie d’atténuation. À BMO Gestion mondiale d’actifs, nous considérons que les investisseurs sont les mieux informés lorsqu’un émetteur prend en compte la double importance relative.

3. Elles se tournent vers l’avenir

Les rapports conventionnels sur les facteurs ESG mettent fortement l’accent sur la communication de l’état actuel des activités et des progrès de l’entreprise relativement aux questions ESG. Bien que cette approche puisse être suffisante pour la communication de l’information générale sur les facteurs ESG, elle omet souvent de fournir suffisamment de renseignements prospectifs sur la stratégie climatique de l’entreprise. Alors que nous nous tournons vers l’avenir, il n’est pas surprenant que les investisseurs recherchent une nouvelle approche en matière de divulgation de l’information sur les changements climatiques : des plans de transition.

Un plan de transition fait passer le cadre de référence d’une entreprise en matière de communication de la divulgation des améliorations apportées aux activités actuelles à la divulgation des plans et des progrès vers un modèle d’affaires futur. Il devrait permettre aux investisseurs d’évaluer la résilience de l’entreprise aux nouvelles réalités environnementales et sociales, son plan pour composer avec l’économie en transition actuelle, et la façon dont elle finira par devenir une entreprise du 21e siècle de premier plan.

Les entreprises qui ont des engagements en matière de carboneutralité transforment leurs ambitions en mesures concrètes et démontrent comment elles concrétiseront leur vision d’une entreprise à faibles émissions de carbone au moyen de diverses initiatives et étapes de leur plan de transition. De plus, les entreprises qui se concentrent sur la carboneutralité modifient leur cadre de référence, passant des améliorations progressives à leurs activités courantes à la réalisation d’un modèle d’affaires fondamentalement transformé. Cela aide également les entreprises à éviter l’affectation inefficace de capitaux à ce qui pourrait être une « impasse » et à divulguer avec exactitude leurs obligations liées à la mise hors service d’immobilisations aux investisseurs.

Un exemple courant d’une affectation inefficace de capitaux serait une centrale électrique alimentée au charbon qui investit dans l’amélioration de l’efficacité énergétique avec des rendements décroissants au lieu d’effectuer un changement de combustible plus transformationnel. Mais l’idée d’un changement transformationnel en soi n’est pas nouvelle et a existé tout au long de la révolution industrielle. Lorsque le pionnier de l’automobile Henry Ford a dit : « Si j’avais demandé aux gens ce qu’ils voulaient, ils auraient dit des chevaux plus rapides », il comprenait que le gradualisme faisait souvent obstacle à l’innovation. Aujourd’hui, l’entreprise qui porte son nom se tourne de nouveau vers l’avenir et investit la somme stupéfiante de 50 milliards de dollars pour réoutiller les usines et accélérer la production de véhicules électriques8.

4. Elles investissent

La transition vers la carboneutralité d’ici 2050 nécessite des investissements dans le capital humain et financier.

Il est essentiel d’avoir le bon leadership et les bonnes personnes. Les gestionnaires d’actifs comme BMO Gestion mondiale d’actifs se tournent de plus en plus vers les conseils d’administration et les administrateurs pour obtenir une expertise en matière de climat, et la gouvernance climatique est l’un des piliers clés sur lesquels nous mobilisons les entreprises par l’intermédiaire d’Engagement climatique Canada. L’expertise du conseil d’administration en matière de « santé environnementale, de sécurité et de conformité » soutient l’entreprise en ce qui a trait aux risques liés à la conformité environnementale et aux litiges, mais la gestion des risques liés à la transition climatique nécessite de nouvelles compétences. Sachant clairement que le risque climatique est un risque financier, les conseils d’administration cherchent à obtenir une formation supplémentaire sur le climat pour s’assurer qu’ils respectent leurs obligations fiduciaires.

Nous sommes à la recherche d’entreprises qui ont une solide gouvernance climatique et dont les conseils d’administration leur permettent d’attirer, de perfectionner et de fidéliser les experts nécessaires pour mettre en œuvre une stratégie climatique. Des entreprises comme Teck ont créé de nouveaux postes de direction axés exclusivement sur la décarbonisation et ont intégré avec succès la restauration des terres à leurs objectifs de rendement, tandis que d’autres, comme AtkinsRéalis, ont créé de nouveaux services comme « l’économie de la décarbonisation » pour soutenir leurs clients dans la transition.

Bien entendu, les cibles de décarbonisation doivent être soutenues par des investissements en capital, ce qui fait passer les dépenses en immobilisations et les dépenses d’exploitation du statu quo à des stratégies prospectives. En tant qu’investisseurs, nous recherchons des engagements en capital pour les solutions de technologies propres, le développement de flux de revenus verts et la recherche et le développement (R&D) dans les domaines où les solutions ne sont pas encore commercialisées. Bien que ces investissements portent diverses étiquettes, une approche courante des entreprises consiste à établir des cibles pour les « solutions climatiques », les revenus « verts » ou les dépenses en immobilisations liées au climat.

Les cibles de revenus visent à augmenter la proportion de revenus tirés de produits ou de services écologiques au fil du temps et sont soutenues par des initiatives d’affaires qui visent l’expansion sur de nouveaux marchés ou dans de nouveaux segments.

Les cibles de capital sont plus étroitement liées à la planification du capital et aux activités et sont habituellement réparties en trois horizons de placement : cibles à court, à moyen et à long terme (y compris la carboneutralité). Les cibles de capital à court terme sont habituellement axées sur des solutions économiquement réalisables; les cibles à moyen terme comprennent des solutions qui ne répondent pas encore aux conditions d’investissement; et les cibles à long terme de carboneutralité visent à traiter les émissions restantes, une fois que toutes les solutions pratiques ont été déployées, au moyen d’instruments externes, comme des compensations.

Les activités à court terme sont régulièrement soutenues par des engagements clairs en matière de capital dans la communication de l’information financière. Les cibles à moyen terme peuvent être établies en fonction des attentes en matière de déploiement rentable des technologies émergentes, mais elles peuvent également comprendre d’autres stratégies. Les investisseurs peuvent regarder au-delà des engagements de capital directs prévus et examiner plutôt les investissements dans les activités de R&D, les partenariats ou les acquisitions récentes de fournisseurs de solutions pour obtenir des preuves de progrès vers l’atteinte de ces objectifs. Enfin, bien que la cible à long terme ne contienne souvent pas d’attentes en matière de coûts, la divulgation de l’« écart en matière d’émissions » entre les solutions technologiques réalisables et la carboneutralité constitue une information clé fort appréciée par les investisseurs. Les entreprises cherchent souvent à combler cet écart en s’engageant à annuler les répercussions restantes au moyen d’instruments externes, comme des compensations fondées sur la nature.

Pour les investisseurs, la compréhension des éléments inconnus et incertains est tout aussi importante que la divulgation des éléments connus. Par le passé, de nombreuses entreprises étaient réticentes à quantifier l’écart entre leur ambition climatique et les mesures qu’elles prennent, mais un nombre croissant d’entre elles partagent désormais ces renseignements dans le cadre de leurs déclarations financières. Selon l’analyse de 2023 de PwC sur les déclarations dans les rapports annuels, les changements climatiques ont été mentionnés comme un facteur de risque par toutes les entreprises du S&P 100, et 55 % ont discuté du climat dans leur rapport de gestion9.
Janet Yellen, secrétaire du Trésor des États-Unis, a qualifié la transition vers une économie à faibles émissions de carbone de « changement économique le plus spectaculaire et prévisible de l’histoire de l’humanité »10. Les entreprises reconnaissent que cette transition est en cours et harmonisent leur stratégie d’affaires afin de saisir les occasions qui se présentent. Les entreprises qui ont des engagements en matière de carboneutralité doivent soutenir leurs objectifs au moyen de plans solides et prospectifs et d’investissements dans leur entreprise. Les investisseurs peuvent considérer comme des chefs de file les entreprises qui ont des engagements en matière de carboneutralité, des cibles de revenus écologiques et des plans de transition soutenus par une stratégie de placement claire.

Avis juridique

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Pour connaître les risques liés à un placement dans les fonds d’investissement BMO ou les FNB BMO, veuillez consulter les risques spécifiques énoncés dans le prospectus du fonds d’investissement ou du FNB en question. Les FNB BMO s’échangent comme des actions, ils peuvent se négocier à escompte à leur valeur liquidative et leur valeur marchande fluctue, ce qui peut augmenter le risque de perte. Les distributions ne sont pas garanties et sont susceptibles d’être changées ou éliminées.

 

Les fonds d’investissement BMO sont offerts par BMO Investissements Inc., un cabinet de services financiers et une entité distincte de la Banque de Montréal. Les FNB BMO sont gérés et administrés par BMO Gestion d’actifs inc., une société de gestion de fonds d’investissement et de gestion de portefeuille et une entité juridique distincte de la Banque de Montréal.

 

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